Entraînement sous le clair de lune

Le soleil s’était couché et avait fait place à la douce quiétude d’une nuit étincelante. Malgré l’heure qui commençait à se faire tardive, le roi des Koopas n’était pas si fatigué que cela. Bien au contraire, une envie très familière de se battre lui titillait les nerfs. Avançant d’un pas décidé, il se dirigea vers le terrain d’entraînement. Ses griffes n’était pas rétractiles, mais elles n’avaient nul besoin de l’être. L’éclairage de la ville se reflétait dedans, les mettant en valeur, comme un signe témoignant l’était d’esprit du roi Koopa. D’aucuns percevaient assez mal la présence de ce dernier dans la ville. On connaissait son mauvais caractère, son impulsivité, sa fierté, son orgueil. On redoutait sa puissance physique, sa peau d’écailles à l’épreuve des coups, ses flammes de dragon, les griffes tranchantes, ses crocs menaçants, sa carapace digne des meilleurs boucliers, et pourvue de piques dangereusement pointues et saillantes. Ceux qui aimaient les reptiles pouvaient au moins lui porter une certaine fascination. Mais il était craint et respecté. Seuls les héros du Bien et leurs alliés fidèles osaient se dresser en travers de sa route. Mais à cette heure-ci, Bowser n’avait guère espoir d’en rencontrer au terrain d’entraînement. La tortue s’attendait à se retrouver seule face aux mannequins de bois.

Bowser balaya du regard la rue dans laquelle il marchait. De jour comme de nuit, sa présence se faisait remarquer. Il observa tous ces regards se portant sur lui, mélanges explicites de crainte, de méfiance et de respect, et dont il avait tellement l’habitude. Mais le roi Koopa savait se tenir : il connaissait la civilisation, les lois, il savait vivre dans une communauté et n’était pas aussi bête que les rumeurs ne le laissaient entendre. Les gens avaient la fâcheuse tendance à vouloir le ridiculiser dans des dessins animés ou des jeux vidéos en l’accablant de dialogues stupides, comme pour trouver un moyen de refouler la jalousie qu’on lui portait d’être quelqu’un de naturellement puissant, dans tous les sens du terme. Bowser avait certes une âme d’enfant, mais pas au point de correspondre à la caricature que l’on faisait de lui. Et il n’avait pas pour habitude d’attaquer les habitants de la ville sans raison, ni de griffer la boulangère pour obtenir une baguette de pain gratuitement.

C’était donc presque paisiblement qu’il atteignit le terrain d’entraînement. Ce dernier n’était pas vide. Un Humain s’y trouvait déjà. Il s’entraînait déjà contre les mannequins. Et à voir ses allures de faux noble caractéristiques des héros de la Lumière, Bowser avait là affaire à un défenseur de la veuve et de l’orphelin. C’était une bonne et une mauvaise nouvelle. Une mauvaise car la tranquillité de la tortue s’arrêtait là, une bonne car ce n’était pas du bois que ses griffes allaient déchiqueter. Bowser écarquilla les narines pour renifler l’odeur de la personne qu’il avait en face de lui et la retenir. Si l’Humain lui fichait la paix pendant son entraînement, il envisagerait de ne pas lui abîmer le visage pour le moment. Il ne manquait plus qu’à voir sa réaction.

Je me sens très mal. Comme si un personnage des Forces du Mal allait m'attaquer. Comme lors de mes quêtes. Mais c'était différent d'habitude. Parce que je me sens moins bien que quand j'affronte des banals ninjas... Comme si j'avais à faire au chef en personne du Monde Sombre. Je vois l'ombre s'approcher de moi. Et je l'entend gronder, au loin. Je pense reconnaître cette voix. Mais je ne la reconnais pas. Qu'est-ce donc ? Qui cela peut-il bien être ?

Je me décide à me lever. Et l'ombre se précise. Cette chose. Ca ne peut pas. Non. Non... Et ben. Si. Bowser ! En personne ! Je commence à déglutir. Bowser. Que faisait-il ici ? Etait-ce devenu un personnage comme les autres ? Cela m'étonnerait fort. Je baissai les yeux. Comme pour montrer mon respect. Car après tout, ce n'est pas un Goomba, ni un Koopa, ni un Prinny. C'est Bowser, le seul et l'unique. Le Roi des Koopas. Le ciel se noircit à l'arrivée de Bowser. Il est bien tard.

Cet être redoutable me dévisageait. Avec son poids, sa force physique et ses défenses de fer, je ne pouvais rien faire contre lui. A part lui asséner des sorts. Mais mon attirail contre lui se limite à ça. Je suis comme paralysé. Son regard fixé sur moi me terrorise. Mais je me dis que ce n'est qu'une épreuve à passer, et essaie de faire en sorte que mes yeux ne montrent plus de peur. Mais cela est une tâche très difficile. Bowser est connu pour son caractère explosif et sa fierté surtout. Mais surtout pour réellement être imposant et intimidant. J'en fais la cruelle expérience en ce moment même.

Que faire ? M'enfuir lâchement ? Non. Plutôt mourir. Me frotter au combat contre lui ? Pas la peine d'espérer, il m'écraserait. Alors quoi ? Je reste les yeux baissés. Neko, mon chaton, grimpe dans mes bras. Visiblement, le Roi des Koopas le terrorise, voire le traumatise. Je compatis à sa peine. Mais il faut tenir. Je décide de rester silencieux devant cela. Ne surtout pas montrer de signe de faiblesse. Du moins, pas plus que ce que j'ai déjà montré et faire attention à ne pas révéler mes points faibles. Cela reviendrait à me faire mourir.

Il faut que je sois très prudent. Que je fasses attention. Sinon, autant dire que je suis mort. Ca serait très dommage, pourtant. Bowser ne va pas tâter que du bois, visiblement. Je lis dans son regard une certaine détermination qui ne m'est point inconnue, loin de là. Il est naturellement puissant. Mais le but est de le faire fléchir. Après cela, je serai peut-être satisfait de mon entraînement. Ah... Je sens que la nuit va être longue. Très longue. Trop longue.

Je dégaine mes Lames de Vent. Non. Elles sont encore trop faibles. Bien trop faibles pour le moment. Alors je range mes armes tranchantes, et me rabats sur ma nouvelle attaque magique : Whirlwind. Des coups de vents en croix doivent tomber sur Bowser. Mais j'ai peur de ne pas réussir à le toucher, et qu'il m'assaille. Ma peur reprend de plus belle, et je tremble. Or, le Vent se concentre encore dans la paume de mes mains. Il ne me suffit que de réciter l'incantation correspondante. Mais je ne m'en souviens plus. Je décide alors de ne rien faire, tenant de garder tant bien que mal mon calme. J'aviserai bien selon ce que fera mon adversaire potentiel.[/i]

Un sourire amusé se dessine sur le visage du roi Koopa tandis qu’il voit le guerrier du Bien trembler comme une feuille. Même un tout petit plombier moustachu à casquette rouge se laissait moins intimider. Bon, il fallait dire que ce même plombier était son principal rival, l’obstacle le plus gênant dans son parcours, la source d’espoir des gens de voir le roi Koopa en position de faiblesse. Mais mes gens occultaient bien volontairement le fait que les victoires du plombier sur Bowser était en nombre équivalent à celle du roi Koopa sur son rival, préférant garder à l’esprit l’idée très fausse que Mario, car ainsi s’appelait ce plombier, vainquait Bowser à chacune de leurs rencontres. Ils avaient également tendance à mettre de côté le fait que chacun d’eux respectait beaucoup son rival et ne lui faisait jamais de mal irréparable. Parfois même, leurs affrontements n’était pas martiaux, mais sportif. Il arrivait à Bowser et Mario d’inviter leurs connaissances dans des matchs de tennis, de football, de basketball, ou encore de golf. Tous les ennemis ne font pas cela. C’était donc une rivalité nappée d’un respect sincère. Bowser gardait en lui cette âme d’enfant qui le poussait même jusqu’à participer à des jeux avec ses rivaux, mais aussi cet esprit revanchard qui lui faisait demander une nouvelle partie, qu’il ait gagné ou perdu.

Bowser n’avait donc pas en tête de tabasser gratuitement ce guerrier de la Lumière. Il aimait connaître ses adversaires. Même si une rivalité, voire une certaine animosité, allait certainement s’installer entre lui et l’Humain en face de lui, ce dernier n’avait nullement à craindre pour sa vie. Seulement pour sa fierté… et aussi la douleur de l’affrontement qui risquait avoir lieu. Le regard de Bowser fut attiré par un chat, dont il avait perçu l’odeur sans y prêter attention, et qui sauta dans les bras de cet homme, d’un air totalement terrorisé. Puis il se reposa sur le visage de l’Humain, qui semblait tenter tant bien que mal de rester de marbre. D’un geste mal assuré, le guerrier de la Lumière dégaina deux épées pour les ranger aussitôt. Ce comportement fit froncer les sourcils du roi tortue, lui décochant un nouveau sourire amusé. Puis l’Humain lança visiblement un sort, car du vent se mit à se concentrer dans les paumes de ses mains. Mais il n’en fit rien. Peut-être était-ce à cause d’une certaine panique intérieure, indigne des vrais guerriers de la Lumière. Comme pour briser ce silence pesant de tension, Bowser articula quelques mots.

« Bonjour. Je suis Bowser, roi des Koopas. »

Il commença ensuite à marcher lentement en décrivant un cercle autour du guerrier de la Lumière. Posant sur lui un regard intimidant, il leva les griffes de sa main droite.

« Qu’est-ce qu’une personne comme toi peut bien faire ici par une heure tardive ? », demanda-t-il en infligeant brusquement une grisse taillade à un mannequin qui se trouvait malheureusement à sa droite, à l’aide des griffes de la main qu’il avait précédemment levée. Bowser s’arrêta lorsqu’il se retrouva à sa position initiale, et se remit face à l’Humain. Il pencha la tête en regardant son chat droit dans les yeux. « Bonjour ! », fit-il d’un ton sec en laissant échapper un peu de fumée noire par les narines, histoire d’effrayer un peu plus l’animal.

« B'jour. Moi c'est Soren. Je suis ici pour m'entraîner un peu. J'aime pas m'entraîner le jour. Alors c'est la nuit que je m'entraîne. Ca ne te dérange pas, je l'espère ? »

Bowser inclina la tête. Il fut surpris par le tutoiement qu’employa ce Soren ; lui qui tremblait comme une feuille, qui semblait intimidé, répondre à présent en tutoyant était assez surprenant. Mais qu’importe, Bowser n’accordait pas d’importance à ce détail. Après tout, lui-même le tutoyait bien. Bowser vit Soren jouer ensuite avec un brin de vent. S’il avait envie, après tout… Même si, là encore, c’était surprenant de le voir jouer avec son sort dans son état. Peut-être faisait-il semblant d’être intimidé.

« Pourquoi ça me dérangerait que tu t’entraînes la nuit ? Tant que tu me laisses le terrain ! », lui répondit le roi Koopa. Cette remarque était un test. Accepter de lui laisser le terrain serait un comportement indigne d’un véritable guerrier de la Lumière, et ce n’était pas cela que Bowser espérait de la part de Soren. Il préfèrerait que Soren lui tienne tête pour le moment, ce serait plus stimulant. Après tout, un entraînement contre un guerrier du Bien serait toujours bien plus intéressant que contre un mannequin de bois. Et Bowser pourrait ainsi évaluer les capacité de cet individu qu’il ne connaissait pas, mais dont il entendrait peut-être parler à l’avenir. Et puis, les mannequins de bois ne ripostent pas, l’entraînement n’en est donc que moins complet. Les mannequins de bois ne se plaignent pas non plus des coups qu’ils reçoivent… ça donne moins envie de continuer. Mais Soren serait-il l’homme de la situation ? Allait-il réussir à combattre sa peur intérieure, à faire face à l’allure intimidante du roi tortue ? Ou bien allait-il céder à l’ordre de ce dernier ?

Enfin j'ai peu lui montrer un semblant d'assurance. C'est déjà ça. Ce n'est pas vraiment ce que je comptais montrer exactement, mais au moins Bowser a l'air d'avoir compris qu'il ne m'intimide plus tellement. C'est mieux que de rester planté tel un piquet tremblant comme une feuille. M'enfin. Ma peur n'est pas totalement surmontée. Mais on y vient, on y vient... C'est pour bientôt, l'abandon total de cette peur. Mais on y vient, je vous le jure.

J'écoute sa voix rauque s'adresser à moi. Mais quelque chose me frappa. Lui laisser le terrain ? Jamais ! Jamais de la vie, quoi. Autant crever. Je prends ça pour une provocation. Je lis ça tout de suite dans son jeu. Il veut me faire jouer. Alors il va jouer, croyez-moi. Et puis après tout, ce n'est pas drôle de s'entraîner chacun dans son coin, quand on a un adversaire à qui faire face, prêt à t'affronter. La situation est idéale. Un combat est tout ce qu'il y a de mieux dans cette situation. Un combat au clair de lune s'amorçait. Et je suis déterminé ! Je sens que ce combat va être passionnant. Il me semble être plus intéressant que tous les combats que j'ai menés jusqu'à présent. Mon destin est scellé dans ce combat.

"J'accepte ton défi. C'est bien ce que tu sous-entends, non ?"

Un large sourire de satisfaction se dessina sur le visage de Bowser. Soren avait donc lu clair dans son jeu et se montrait finalement à l’image de ce qu’un guerrier de la Lumière devait être, même s’il n’avait pas encore totalement vaincu sa peur. Bowser mit néanmoins un temps avant de répondre, savourant ce moment de tension qui précédait n’importe quel combat, même d’entraînement. Il agita ses orteils droit, faisant claquer ses griffes sur le sol. Il agita ensuite la tête, faisant voler sa crinière rouge feu à l’air.

« Et tu es intelligent avec ça ! Je n’en attendais pas moins de toi. Quoi de mieux qu’un bon entraînement avant de se coucher ! »

Bowser renifla une nouvelle fois l’odeur de son adversaire. Il perçut ainsi la tension de celui-ci, il s’en délectait, il aimait cela, c’était si motivant… Même si un adversaire froid pouvait avoir du bon aussi. Il cracha de la fumée noire par les narines, et leva un pied. L’affrontement allait enfin commencer. Le roi tortue fit plusieurs pas vers Soren et un premier coup de griffes partit de la main droite, au niveau du torse de l’Humain. Il ne restait plus maintenant qu’à livrer le meilleur combat possible, afin que l’entraînement n’en soit que plus enrichissant pour chacun. Ce ne serait certainement pas la dernière fois que Bowser affronterait Soren, et déjà, il commençait à apprécier cet adversaire, même si celui-ci se trouvait dans le mauvais camp. Il l’appréciait comme il pouvait apprécier ce satané plombier moustachu…

Le coup de griffe partit, mais Soren n’eut visiblement pas de grande difficulté à l’esquiver, étant plus vif et agile que le roi Koopa, ce qui n’était pas dur. Ce dernier fronça les sourcils en voyant son adversaire éviter le coup pour charger dans la paume de sa main une boule de vent. Un mage de guerre, visiblement, ce Soren. Mais il n’eut pas le temps d’en faire quoi que ce soit, qu’il fit la rencontre avec l’un des mannequins de bois qui meublaient le terrain d’entraînement. Bowser, en le voyant, ne put retenir un sourire moqueur. Il en oublia de profiter de cet instant pour réattaquer. Voir Soren se sentir ridicule était plaisant.

Mais soudain, l’hilarité sur le visage de Bowser disparut, laissant place à une moue plus concentrée. Il fonça droit sur Soren… à son allure. En effet, le roi tortue était lent et le serait toujours. Dans sa charge, il sentit quelque chose sur le sol. Il se rendit compte qu’il venait de poser le pied sur un gros chewing-gum. Il observa l’aliment inopportunément placé là, et grogna en crachant de la fumée noire par les narines. Il leva la jambe, mais le chewing-gum collait assez. Qu’importe, le fil qui relait son pied au sol ne résisterait pas s’il forçait. Le roi tortue fit deux pas en arrière, forçant sur le chewing-gum qui finit par quitter le sol pour venir s’aplatir sous son pied. Dans un accès de colère, il cracha une petite boule de feu entre Soren et lui, le temps de retirer ce machin collant avec ses griffes. Gardant le pied en l’air, il gratta sous la plante et parvint à s’enlever l’aliment qu’il jeta furieusement à plusieurs mètres de l’aire de combat. Mais dans cette position, sur un pied, il pouvait facilement perdre l’équilibre si Soren décidait de l’attaquer en en profitant. Mais peut-être n’allait-il pas le faire. Quoi qu’il en était, Bowser ne voulut pas rester à se retirer ce machin sans rien faire. Après cette petite boule de feu projetée dans l’agacement, qui s’était éclatée au sol sans conséquence, il regarda Soren et cracha un jet de flammes.

Je me sens bien ridicule. Effondré par terre, humilié, honteux et taché. Sur les vêtements et sur la conscience. Ca va encore être une anecdote à raconter, tiens. << Je me suis cogné la tête contre un mannequin en bois en plein combat d'entraînement contre Bowser.>> Oui. De quoi apsser pour un idiot, mais bon. Il faut assumer ses conneries. D'autant plus quand on en fait vraiment beaucoup. Je me relève peu à peu, massant un peu à l'endroit où je m'étais fait mal, avant de me reconcentrer sur le combat.

D'ailleurs... Je ne suis pas lâche, moi. Non, je ne m'amuserai pas à faire tomber mon adversaire. Cela va à l'encontre de mes principes. Peut-être si je suis manipulé. Mais pas autrement. Autant mener un combat à la loyale, quitte à perdre, mais mieux vaut perdre avec panache que de gagner sans mérite. Ce chewing-gum était peut-être un test, après tout. Pour prouver ma valeur. Du moins, je vois cet évènement comme cela. Après, faut-il l'interpréter comme tel ? Il faut que j'arrête de me tourmenter et que je pense au combat. En même temps, ce chewing-gum persiste à se coller sous le pied de Bowser. Pendant ce temps, je continue de masser ma bosse, attendant que celui-ci ait fini avec sa besogne. Je n'allais pas me hasarder à tenter d'attaquer Bowser alors qu'une boule de feu s'interposait entre lui et moi. Eh ! Il me lance un jet de flammes ! Vite, on se pousse ! En effet, le feu, ça brûle. Et ça brûle fort, d'ailleurs. Je tente de me dégager de la salve de feu lancée par Bowser et prépare une autre Attaque Magique, faisant attention à ne pas se cogner sur un mannequin, puis la lance en direction de Bowser.

Mais vraiment. Ce combat serait comique pour tout spectateur qui s'attarderait sur notre cas. En effet, entre le coup du chewing-gum et le violente altercation avec le mannequin de bois, nous, les combattants, nous n'avons pas l'air malin du tout ! Mais alors pas du tout. Notre combat aurait presque l'air ridicule sous ses airs de combat d'anthologie entre les guerriers du Bien et les agents du Mal. Evitons encore d'être ridicule, évitons que les spectateurs se moquent de nous. Bref, bougeons-nous un peu.

La première boule de feu n’avait touché personne, et de toute façon elle n’avait pas de cible. Bowser l’avait crachée dans l’énervement provoqué par le chewing-gum qui s’était collé sous son pied, et elle s’était éclatée au sol sans conséquence. En revanche, le jet de flammes qui suivit, lui, était dirigé sur Soren. Un bon jet de flammes comme Bowser savait et aimait en faire. Malheureusement, Soren l’esquiva, et Bowser fronça de nouveau les sourcils. Mais il restait confiant. Il savait que ses écailles étaient très résistantes, et que sa carapace pourvues de piques empêchaient quiconque de l’attaquer de dos, à moins que l’on ne s’en prenne à sa queue. Il avait de sérieux atouts pour ce combat. Mais pour le moment, ses deux coups avaient été esquivés. Très bien, que Soren se fatigue à bouger pour éviter d’être touché ; il finirait tôt ou tard par être moins vif à cause de l’épuisement. Avoir son adversaire à l’usure était une technique éprouvée, bien que difficile à mettre en œuvre. Mais Bowser avait largement l’endurance nécessaire pour cela. Et puis, rien ne disait que Soren allait continuer à esquiver toutes les attaques du roi Koopa.

Même si le jet de flammes ne toucha pas sa cible, il servit au moins à une chose : empêcher Soren d’approcher au corps-à-corps pour effectuer son attaque magique. C’était toujours ça de gagné. Bowser put donc enchaîner son adversaire qui était resté bêtement sur place, ne pouvant approcher le reptile. Ce dernier poussa un grognement, pour se motiver un peu plus. Il cracha de la fumée noire par les narines, et souffla ensuite dedans. La fumée partit embrumer le visage de Soren, dans le but de l’aveugler momentanément, d’autant qu’il faisait nuit. Une fois cela fait, dans l’espoir que l’effet escompté avait été produit, il chargea Soren, d’un pas lourd et assourdissant. Il donna un violent coup d’épaule dans sa charge pour bousculer son adversaire. Dans l’idéal, Bowser espérait l’envoyer valser contre un mannequin de bois, histoire de l’humilier… un peu plus…

Bowser chargea son adversaire, qu’il avait finalement réussi à aveugler dans cette fumée noire. Certes… Soren n’y voyait plus rien… Mais le roi Koopa n’y vit pas plus lorsqu’il pénétra dans la fumée qu’il avait lui-même crachée. Ce fut ainsi que sa charge ne heurta pas la cible. Non seulement il rata Soren, mais il sentit en plus une vague de vent venir le frapper par-dessous, pas assez puissante pour le soulever du sol, mais suffisamment pour qu’une légère douleur se fasse sentir l’espace d’un instant.

Bowser grogna, tournant la tête tout autour de lui, sans voir Soren. Enervé, il se mit à taper du pied par terre, faisant vibrer le sol sous lui par saccades. Il décida finalement de se retirer de la petite zone afin de se désembrumer et d’y voir plus clair. Se calmant, il renifla l’air très attentivement pour vérifier que Soren n’avait pas usé d’un quelconque pouvoir de téléportation ou autre mesquinerie dans le genre. Ses narines perçurent parfaitement son odeur, ainsi que la chaleur de son corps. Il était bien là, dans la fumée lui aussi. Il ne s’était pas déplacé. Bowser en était certain, ses sens ne le trompaient que rarement, surtout son odorat. Il était certes une grosse tortue, mais ce n’était qu’une comparaison réductrice. Les plus observateurs le décrivaient mi-tortue mi-dragon. Et chacun sait que les dragons sont réputés pour avoir des sens extrêmement développés. Alors, certes, Bowser n’était pas entièrement un dragon, il était, comme beaucoup de reptiles, pourvue d’une ouïe très perfectible, mais son odorat était excellent, et il était excessivement doués pour sentir la chaleur. Ces deux atouts lui suffisaient pour être absolument sûr de la présence d’une personne dans un certain rayon autour de lui le cas échéant. Et là, en l’occurrence, il y avait bien quelqu’un dans cette fumée noire. Et cette odeur était celle de Soren, il ne pouvait pas non plus se tromper là-dessus. Et puis, qui d’autre aurait-ce été ?

Puisque Soren était encore embrumé, il fallait en profiter, avant que lui aussi n’ait l’idée de se sortir de là. Bowser ouvrit la gueule et cracha un jet de flammes dans la fumée noire, là où il avait senti le corps de Soren. Jusqu’à présent, Bowser n’avait pas encore réussi à blesser le guerrier de la Lumière par lui-même, celui-ci s’était juste maladroitement cogné contre des mannequins. Bowser ne voulait pas que ces derniers lui volent la victoire.

Gailardia galan gardios a écrit:

Soren: 85 Pv *Perd de sa puissance magique*
Bowser: 85 Pv. *Collé et essouflé...*

(Je crois que tu as inversé les états de nos personnages.)

Le feu se dissipa. Aucun cri de douleur ne s’était fait entendre. Juste quelques petits gémissements dus à l’effort du combat. Bowser en déduisit qu’il n’avait, encore une fois, pas atteint sa cible. Et lorsque la fumée noire se dissipa à son tour, cela lui fut confirmé. Soren s’était éloigné et baissé pour éviter d’être cramé. Bowser se sentit frustré. N’était-il pas assez concentré sur ce combat ? Ce guerrier de la Lumière était-il si vif que ça ? Peu importe quelle était la véritable cause à ce début de combat laborieux. Le roi Koopa expulsa sa frustration dans un grognement à faire peur. Sa respiration se fit légèrement bruyante.

En observant un peu mieux Soren, il le vit s’agiter sur place, et comprit rapidement pourquoi : il avait retrouvé notre copain le chewing-gum. Soren l’avait piétiné de son pied droit, et celui-ci était maintenant collé au sol. Aussi surprenant que cela put paraître à cet instant, mais Bowser ne ricana pas. Cette situation grotesque ne lui arracha même pas un sourire. Et il y avait une bonne raison à cela.

Le roi Koopa s’avança vers Soren tandis que ce dernier essayait en vain de se décoller du chewing-gum. Il s’avança… tout près. Il plaça sa tête à quelques centimètres de celle de Soren, qui pouvait entendre la respiration du reptile proche de ses oreilles, et ressentir sa frustration. Bowser le regarda dans les yeux. Son regard était ferme, guère amusé. Finalement, il prit la parole.

« Ce chewing-gum et ces mannequins n’ont pas à participer à ce combat. Ce ne serait pas digne d’un Koopa, et encore moins d’un roi, que de profiter de cet instant déloyalement. »

Sur ces paroles, Bowser se baissa, et aida Soren à se décoller du chewing-gum en usant de sa force pour déplacer la jambe du malheureux Humain. L’aliment céda sous l’action de Bowser, quittant la semelle de Soren pour s’aplatir au sol. Mais soudain, au même moment qu’il se releva, le roi Koopa décocha une sorte d’uppercut griffes en avant, pour taillader le torse de son adversaire à bout portant. Et oui, Bowser restait un fourbe à ses heures ; il n’était jamais tout blanc. Et cette fois-ci, il y mit la vigueur nécessaire pour enfin toucher sa cible… et faire mal !

Bowser avait peut-être dû s'attendre à un long et effroyable gémissement... que dis-je, cri, de ma part, pour voir à travers son regard une frustration telle. La fumée vient à peine de se dissiper. Mais qu'importe. Je ne suis pas blessé. Pas pour le moment. Juste relié au sol par ce maudit, satané, cette connerie de chewing-gum. Et essouflé, en plus. Mais je sens que Bowser doit perdre un peu de puissance à force d'attaquer de si loin. Très cher copain chewing-gum. Si tu pouvais franchement arrêter de coller aux pieds des personnes ici, tu nous rendrait un grand service. Et maintenant, hop, du balai ! ... Et non, ça ne marche pas comme ça, visiblement. Parce qu'il tient à moi, ce détritus ! Pff. Autant dire réduit à apitoyer le chewing-gum pour qu'il me lâche. Autant dire cela clairement : la honte. Une honte m'envahissant depuis le début du combat, de mes collisions répétées avec les mannequins jusqu'à ce chewing-gum. Et Bowser qui ne sourit même pas. Ca ne laisse présager rien de bon. La situation est bien cocasse. Elle ne ferait pas rire toute personne bien plus lente que moi. Parce qu'elle serait déjà KO, brûlée, griffée et tout et tout.

Bowser daigne s'approcher de moi. Que me vaut cet honneur de la part du Roi des Koopas ? D'un roi... Juste un simple échange de principes, sauf qu'il en vient à m'aider à décoller cette petite boule rose de ma semelle de chaussure droite. Mais tout cela est-il vraiment innocent ? Je ne pense pas. Je ne l'espère pas, en plus, aussi bizarre que cela puisse être. A quoi bon s'amuser à esquiver les coups de l'adversaire si le décor nous rend ces mêmes coups ? Autant réellement combattre. Et Bowser l'a compris. Parce qu'après avoir fait volé le chewing-gum, qui, soit dit en passant, s'aplatit définitivement au sol, il a foncé vers moi, prêt à me griffer ! Erreur totale de ma part de lui avoir fait totalement confiance. Ma belle tunique est en train d'en payer le prix fort. Ah... Je vais encore devoir coudre demain. Il me lança une espèce d'uppercut, non avec des poings, mais ses griffes. Aïe. Je sens ses griffes transpercer mon vêtement et griffer mon torse. Heuresement que ses griffes ne se sont pas enfoncées.

Mais c'est une belle opportunité que voilà ! Que rêver de mieux ? Il est face à moi - ce que j'entends être face à moi, ça veut dire le corps, pas les pics - et occupé à m'attaquer. Je prépare en vitesse deux ou trois Lames de Vent. Je me prépare à les lancer devant moi. Le but de l'opération ? Le faire lâcher prise, tout simplement, et sauver ma peau, bien évidemment.

Bowser taillada fourbement Soren, ayant réussi à le prendre par surprise. La niaiserie commune aux chevaliers du Bien avait profité au roi Koopa, qui se sentit satisfait d’être enfin parvenu à blesser son adversaire par lui-même. L’honneur était sauf. Mais il ne fallait surtout pas s’en arrêter là ! Non non non, au contraire ! Dans une si belle lancée, Bowser ne pouvait se permettre de rester là à contempler le résultat de son attaque ! Cependant, Soren tenta de riposter, en lançant un sort, faisant appel au vent. Un sort bien peu précis, et auquel Bowser résista sans grande peine. De plus, cet imbécile de Soren se blessa dans sa propre attaque ! Un sort si imprécis qu’il peut blesser son lanceur s’il est lancé à bout portant. Soren ne maîtrisait pas ses propres pouvoirs, et cela faisait peine à voir.

Bowser eut une idée en tête. Il n’était pas doué pour le saut, bien au contraire. Lourd et très peu acrobatique, il ne sautait pas haut, ni loin, et retombait lourdement. Mais il utilisait parfois une technique surprenante : il était capable, malgré sa médiocrité dans ce domaine, à prendre une impulsion sur le sol telle qu’il en sautant à trois ou quatre mètres de hauteur. Il ne faisait que rarement ce mouvement, car il s’écrasait au sol encore plus lourdement que d’ordinaire, et le temps de se remettre debout, il était vulnérable pendant quelques secondes. La plupart du temps, quand il faisait cela, c’était pour exécuter une technique qui était connue est redoutée sous le nom de Bombe Bowser : lourd qu’il était, il retombait si vite sur le sol que ceux qui se trouvaient en-dessous de lui n’avaient guère le temps de l’éviter, et se retrouvaient aplatis comme des crèpes. Malheureusement, cela faisait un bon temps qu’il n’avait pas exécuté une seule Bombe Bowser. Aussi n’était-il plus habitué à utiliser cette botte personnelle. Il ne la maîtrisait plus comme au bon vieux temps, mais ce serait pour bientôt. D’ailleurs, la Bombe Bowser était encore connue de tous, et les ennemis de Bowser s’en méfiaient… tout comme ses alliés, d’ailleurs, qui n’osaient pas faire le moindre faux pas face au roi Koopa. Bowser trouva donc excellente l’idée de feinter Soren en lui faisant croire qu’il allait exécuter une Bombe Bowser… pour finalement l’attaquer d’une autre façon.

Prenant l’impulsion nécessaire pour s’élancer en l’air, Bowser sauta en avant et s’éleva à environ deux mètres cinquante de hauteur. C’était un mouvement impressionnant, et à la vitesse où Bowser venait s’écraser de tout son poids au sol, il était difficile à esquiver. Mais le roi Koopa n’était donc pas en train d’effectuer une Bombe Bowser, même si cela en avait tout l’air, bien que les plus observateurs remarqueraient qu’il avait sauté moins haut que d’habitude. Il aurait été beaucoup moins précis qu’avant, et aurait mis trois fois plus de temps à se remettre debout. Bowser retomba en réalité juste devant Soren, prêt à se protéger d’un éventuel coup… si Soren était capable d’en donner un à ce moment-là. En effet, l’astuce résidait dans le fait qu’en s’écrasant de la sorte, Bowser fit sévèrement trembler le sol, dans le but de déséquilibrer complètement son adversaire. Le roi Koopa dut maintenant se relever. Il mit évidemment moins de temps à le faire que s’il avait exécuté une Bombe Bowser, mais fut néanmoins surpris par les vibrations du sol, qu’il avait pourtant lui-même produites. Une fois redressé, les deux pieds au sol, il avança vers Soren, qui était encore vascillant, et lui assena un gros coup de griffes.

C'est pas possible que je sois aussi bête. Il y a une raison. Il y a bien eu quelque chose qui m'a déstabilisé. Je sais. Le chewing-gum. Et la fourberie de l'agent du Monde Sombre. En même temps, qu'attendre d'un personnage maléfique à part le mal ? Le bien, peut-être ? C'est une source trop peu exploitée chez eux, et tant mieux, car si le mal n'existait pas... Bref, je m'emporte dans des réflexions philosophiques inutiles. En ce moment, c'est vraiment le cadet de mes soucis. Pour l'instant, j'ai toujours ce Bowser à battre. Mais pourtant je ne sens plus cette même flamme jaillir en moi. Que se passe-t-il ? C'est sans doute que malgré mes aspects d'homme passionné, je suis en réalité un gros flemmard, totalement désintéressé et toujours l'air désabusé. Mais c'est ce qu'il arrive. Je suis lassé de ce combat. Mais comme je me suis engagé à le mener de bout en bout, je dois combattre. La prochaine fois, mieux réfléchir avant d'agir.

Je disais... Ah oui. Ma bêtise. Quelle idée de lancer mes Lames de Vent alors qu'une Attaque Magique aurait largement fait l'affaire, hein ? Parce que ? Parce que... Ne cherchons pas d'excuse. J'ai fait une bourde, je dois l'assumer. Je n'en suis que puni de la sorte. Et je sens que l'opportunité ne se reproduira pas. Quel idiot je suis, vraiment. Je suis un sot, et Bowser, bien que l'air niais, l'avait remarqué : j'ai encore beaucoup à apprendre avant d'être sage. Sage. Oui. Est sage celui qui atteint la connaissance parfaite et qui sait l'utiliser en toute circonstance. Alors pourquoi appelle-t-on les sages "Sages" ? Là, je m'égare vraiment. Incapable de me concentrer, à ce que je remarque. Bowser doit voir en moi un être totalement idiot. Et c'est bien normal, je le suis.

Là, c'est vraiment l'heure de se méfier. Je ne connais pas Bowser, mais généralement, quand un adversaire fait quelque chose qui ne lui ressemble pas, c'est que c'est soit une feinte, soit une botte secrète. Et mon feeling me dit de me décaler. Un peu plus quand même. A droite. Voilà. Comme ça, je suis assez loin de Bowser. Deux mètres à sa droite. On évitera quand même de se positionner en dessous de son endroit de chute. On va éviter de mourir tout de suite. Et il se posa lourdement, comme prévu, faisant vaciller le sol. Moi, j'eus le réflexe de sauter. Mais les vibrations ont eu l'effet de me déconcentrer. De me couper dans ma lancée. C'est mauvais. Je comptais attaquer. Lancer un Whirlwind. Alors aucune raison de ne pas s'exécuter, d'ailleurs, même si l'attaque est légèrement différée. Je prépare mon attaque Whirlwind, attaque à distance, que je lancerai dès que mon adversaire se relèvera. Surpris, il n'évitera certainement pas mon attaque. Je ne suis pas cloué au sol. Pas exactement ce qu'il attendait. Mais je tremble quand même de tout mon corps. Mais je me concentre. Espérons que cela suffira à blesser le Roi des Koopas.

Dans ma tête, on pense à l'attaque qui va être lâchée tout de suite. Mais on pense aussi à ce qui va se passer ensuite. Bowser va-t-il se prendre l'attaque comme prévu, ou va-t-il vaillamment l'esquiver ? Que va-t-il réellement se passer ? Et puis après, dans quel état je vais finir ce combat ? Vais-je finir brûlé, à l'hôpital ? Dans un état si piteux que mon chat m'abandonnera. Non. Il y a quand même des limites entre combat amical ou non. Je ne pense pas que laisser son adversaire giser au sol, inanimé, brûlant, certainement bien blessé, soit une sage idée. Et l'honneur dans tout ça ? Inexistant ? Même si c'est le Mal que j'affronte, ce n'est pas un mur tout de même. Ca a sa part "d'humanité", quand même. Même si c'est un animal. Une tortue, je crois. Je n'ai jamais su, ni d'ailleurs fait attention, au passage. Mais qu'est réellement Bowser ? Et aussi, est-il si maléfique que ça ? Moi, si j'avais à le définir, je dirais que c'est un grand enfant. Un adulte resté enfant dans son coeur. Peut-être cet enfant aura-t-il coeur de faire autre chose que de me taper dessus après le combat, même si c'est ne pas respecter la rupture Bien/Mal.

Bowser se retrouva surpris par l'effet de son saut. Il ne maîtrisait ni la Bombe Bowser, ni sa feinte. Il perdit donc bêtement du temps pour attaquer et au final ne blessa pas Soren. De plus, faire trembler le sol fut vain, le terrain d'entraînement était plus stable que Bowser ne l'espérait. Au final, l'idée du roi Koopa, bien qu'astucieuse au premier abord, fut un échec complet. Ce qui ne manqua pas de le mettre de mauvaise humeur. Décidément, dès qu'il tentait quelque chose de particulier pour atteindre son adversaire, c'était voué à l'échec. Que fallait-il faire, alors ? Rentrer dans le lard sans réfléchir ? Et pourquoi pas, après tout ! Bowser savait très bien le faire, ça ! C'était une “technique” qu'il maîtrisait parfaitement !

Ce fut pourquoi, frustré de ne pas réussir ses coups quand il tentait une technique particulière – il n'était peut-être pas fait pour cela, après tout... où simplement s'y prenait-il à chaque fois comme un gland –, Bowser décida cette fois d'y aller à la zob. Sans se prendre la tête. Faire ce qu'il faisait de mieux : la technique du bourrin. Il était loin d'être le combattant le plus technique de la création, mais dès fois, la brutalité avait du bon. A trop vouloir essayer des attaques particulières, on pouvait en perdre du temps. Et puis, ce changement radical de comportement en plein déroulement du combat pouvait dérouter Soren l'espace d'un instant.
Bowser s'avança droit sur son adversaire et l'offensa d'un rapide et violent coup de griffes. Une bonne attaque directe sans fioriture.

Allez, on essaie de survivre. Je commence à bien m'essouffler, à perdre en puissance, en plus. Ce combat est vraiment usant. Mais il m'entraîne. C'est bien son but. Et ce n'est pas une gourde que j'affronte comme adversaire ! Pas un simple Koopa ou un Maskass, ou alors un Goomba. Bowser. Ca fait un bon entraînement, et je ne saurai déterminer l'issue du match nous opposant, étant très serré pour le moment. Aucun d'entre nous se distingue de l'autre. Je tente d'esquiver l'attaque de Bowser. Réussi. De justesse, certes, mais réussi. Mais je sens que la prochaine pourrait m'être fatale.

Bowser a donc voulu feinter. Malin. Mais pas assez compte tenu de la configuration du sol. M'enfin. Je ne m'attarderai pas là-dessus. Le Roi Koopa n'a pas eu une mauvaise idée, mais les conditions ont fait que ça a échoué. Mais bon. Après tout, ce n'est pas si drôle que ça. Voir Bowser réfléchir, certes, c'était contre tous les préjugés, mais ce n'est pas aussi drôle que de le voir bourrin, comme on le décrit souvent. Cette image de lui est généralement celle qui lui est la plus connue, même si pas tout le temps vraie. Ah, tiens. Il semblerait que Bowser foncerait sur moi. Vite, on tente d'esquiver. Et évidemment je suis trop long à la détente pour éviter le coup de griffe, qui abîme encore un peu plus ma tunique. Mais un moyen de rendre les dégâts qu'il m'a infligés me vient à l'esprit. Non, je ne ferai pas la même erreur que tout à l'heure, tentant de lui jeter mes Lames de Vent, pour au final se blesser. Oui, dans ce cas, le plus judicieux est de lancer une Attaque Magique. Voilà une bonne opportunité de l'utiliser ! Après un coup sur un épouventail ou un mannequin ou je ne sais plus quoi et une occasion manquée, il était temps que cette attaque sorte ! Je rassemble un flux d'énergie dans la paume de ma main droite et puis, alors que Bowser est en train de m'attaquer, je lui assène ma boule d'énergie, mon Attaque Magique, sur son bras en train de m'attaquer. Je ne vois pas sa réaction. Que se passe-t-il exactement à ce moment ? Je ne sais pas. Reste à attendre, évidemment.

Bowser parvint à taillader Soren bien méchamment. Le guerrier de la Lumière accusa le coup. Il avait l’air de souffrir de cette attaque. Bowser ne s’était pas loupé ! Mais Soren répliqua courageusement à l’aide d’une attaque magique faisant appel à la force du vent. Pas assez puissant pour soulever le roi Koopa, l’attaque suffit néanmoins à le blesser un peu, tout en le faisant reculer de quelques pas. Bowser fut surpris d’avoir été éloigné de la sorte par une simple attaque magique. Il avait un peu sous-estimé la puissance de celle-ci. Mais maintenant, il savait à quoi s’attendre et ne pouvait pas refaire cette même erreur. D’autant qu’il connaissanit quel était son point faible, et il ne fallait pas que Soren ne le mette en position de vulnérabilité. Non, Bowser ne lui ferait pas ce plaisir.

Néanmoins agacé de recevoir des coups sans parvenir à prendre le dessus sur son adversaire de façon significative, Bowser tapa du pied sur le sol en grognant. Il prit ensuite une grande inspiration, et repartit à la charge. Il ne voulait laisser aucun répit à Soren. Ce dernier avait en plus l’air d’être essoufflé. Bowser finirait peut-être par l’avoir à l’usure, comme il espérait. Mais pour cela, il ne fallait pas perdre une seconde de plus avant de réattaquer. Dans sa tête, le roi Koopa se redonna de la force et du courage pour affronter cet adversaire plus coriace que prévu, bien que parfois ridicule. Il fallait prendre les devants, avoir la maîtrise du combat. S’il parvenait à faire faiblir Soren, la victoire serait alors toute proche, car le guerrier de la Lumière n’aurait plus la force de remonter. Il fallait lui faire mettre un genou à terre. C’était une question d’honneur. Chaque combat est une question d’honneur lorsqu’on est un guerrier, et encore plus lorsqu’on est un roi. Bowser avait les moyens de gagner, il n’avait nul doute là-dessus, même Soren s’en rendait compte. Il ne lui manquait plus qu’à se dire que son adversaire aussi avait ses chances de le battre, afin d’être plus prompt à parer les coups qui s’abattraient sur lui. Bowser fonça sur Soren, des flammes dansant dans ses yeux. Il était enfin animé de la soif de victoire qui lui avait un peu manqué au début de ce combat. Un rapide coup de griffes partit au niveau du torse de Soren, suivi ensuite d’un second. Et cette fois-ci, si l’agent du bien décidait encore une fois d’attaquer au corps-à-corps, Bowser se prépara à parer le coup, sachant pertinemment qu’il possédait plus de force physique que son adversaire Humain.

Aïe... Ne pas briser la loi du silence. C'est primordial. Car on attend souvent des lèvres de l'adversaire qu'elles prononcent un abandon, si ce n'est une provocation... Mais ça fait me vachement mal. Il a griffé fort, le bougre ! Il a pas lésiné sur les moyens, c'est clair. J'ai mal. Et cette marque risque de perdurer une bonne semaine, si ce n'est plus. Et il va encore falloir que je recouse ma tunique. La veine... Je commence à me sentir bien épuisé en plus. Rien de bien rassurant sachant que Bowser ne semble pas montrer de signe de fatigue. Je sens très mal l'issue de ce combat, et j'espère ne pas être laissé pour mort à la fin de ce combat. En effet, mon petit chat, Neko, serait très choqué. Mais là n'est pas la question. Il faut se ressaisir. Il faut profiter de la vigueur qu'il me reste pour attaquer. Neko observe la confrontation entre moi, Soren, magicien du Bien, blasé et désabusé, et Bowser, combattant du Mal, plus motivé que jamais, prêt à m'attaquer, pour préserver son honneur. Il sait pertinemment, et moi aussi, qu'il ne me faut pas laisser de répit pour me battre, car mon endurance est des plus pitoyables. Couplé au corps-à-corps, je suis un homme mort.

Alors autant tenter de balancer la sauce en matière de magie. Lames de vents, Attaques magiques, Whirlwind... Quelle attaque sera la meilleure, et en dans quelle situation ? Il faut que je ravive mon esprit pour pouvoir réfléchir assez vite. Mais je suis démotivé. Ce n'est pas la peine. Autant laisser faire l'instinct de survie et le feeling. Cela me suffira-t-il sans doute ? Bowser est d'autant plus motivé qu'il tape du pied en grognant. Il semble vouloir me provoquer. Moi, je ne réagis pas. Un autre se serait vraisemblablement enflammé et aurait foncé tête baissée sur Bowser, et se serait heurté violemment à lui, ou à un de ses jets de flammes. Il faut que je reste calme. Calme, zen et discipliné. Sinon autant déclarer forfait. Maîtriser le combat me semble impossible, alors autant éloigner le plus possible Bowser et lui lancer des attaques à distance jusqu'à épuisement. Une dernière fois au corps-à-corps est inenvisageable. Alors autant esquiver, sachant que je suis plus rapide que mon adversaire. Je tente de m'éloigner de Bowser, sautant en arrière, pendant qu'il me griffe, deux fois me semble-t-il. Mais je fais abstraction de cela, je fais abstraction de ma douleur. Il faut que je me concentre. Une attaque magique. Encore une fois. Je ne sais pas si c'est adapté, mais c'est la solution par défaut. La boule d'énergie s'étant déjà concentrée, je tente de toucher Bowser avec. Je ferme les yeux. Puis les réouvre. Je ne sais pas encore ce qui s'est passé.

Les griffes de Bowser passèrent encore une fois tout près de la peau de Soren. Les deux coups portés furent un échec. Un de plus. Le guerrier du Bien était trop rapide pour la lente tortue. Et cela énervait terriblement cette dernière. Bowser commençait en effet à ne plus trop savoir comment atteindre son adversaire. De plus, ce combat devenait un peu fatiguant. Qu’à cela ne tienne, Bowser voyait dans le visage de oren que ce dernier s’essouflait plus rapidement. Logique. Et intéressant. C’était sûrement cela, la clé de la victoire. Il fallait en fait jouer là-dessus. Donner des coups sans trop s’essouffler, en laissant Soren les esquiver et s’épuiser ainsi. En voilà une tactique ! Bowser n’avait pas souvent joué sur les points faibles de son adversaire, mais là, l’évidence était telle que c’était trop tentant d’en profiter.

Soren ferma les yeux et lança son attaque magique. Bowser n’eut pas à faire grand-chose pour l’éviter, car son adversaire avait visé un peu n’importe où. N’y voyant plus rien, ce dernier esquivait maladroitement les taillades du reptile, qui continua d’avancer en souriant, amusé par le comportement de débutant dont il était témoin. Assurément, ce n’était pas une preuve d’assurance de la part de Soren. Bowser leva le yeux et regarda ce qui se trouvait désormais juste derrière le malheureux guerrier du Bien : un autre mannequin ! Et ce à quoi l s’attendit ne manqua pas de se produire : Soren se paya le mannequin, et pas qu’un peu ! Il trébucha, complètement déséquilibré, il abîmant le mannequin de bois. Dans le mouvement, il se planta plusieurs échardes un peu partout sur la main. Sur une peau de reptile, telle que celle de Bowser, protégée par une épaisse couche d’écailles, le mal aurait été réduit ; mais sur une peau humaine, c’était une toute autre histoire, et cela devait être beaucoup plus douloureux.

Au début du combat, Bowser était énervé lorsque les mannequins intervenaient. Mais là, c’en était de trop. On aurait dit que Soren vivait une histoire d’amour avec ces pantins de bois. Et Bowser n’allait pas le sauver à chaque fois. Ce n’était pas sa nature, de toute façon. Certains lui reprocheraient à cet instant d’être « mauvais perdant », de voir que le combat était plus difficile que prévu, et donc de changer de comportement pour gagner rapidement. Mais très honnêtement, c’était une mauvaise interprétation du comportement de Bowser, car ce n’était pas du tout cela qui traversait son esprit. C’était une autre vision des choses : après tout, si Soren était maladroit, ce qu’il démontrait à chaque instant, il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même, et en assumer les conséquences dans ce combat. Voilà ce à quoi Bowser pensait réellement. Au début du combat, il avait cru que c’était de la malchance de la part de Soren, et l’idée de gagner grâce à ça était déshonnorante. Mais là, il était en train de se rendre compte que ce n’était pas de la malchance, mais une maladresse propre à Soren. Et de ce point de vue, il n’avait plus aucun remords à avoir de ne pas relever Soren. Le guerrier du Bien était à terre, plein d’échardes à la main. Bowser posa son pied sur le torse de son adversaire pour le plaquer au sol, et lui donna un puissant coup de griffes, espérant avoir anéanti ses chances de l’esquiver.

Gailardia galan gardios a écrit:

En esquivant maladroitement les coups de Bowser qui frappa un mannequin se trouvant derriere Soren et se prend des echardes plein la main.

Euh, j'crois que c'est le mannequin qui était derrière moi et que c'est toi qui te prends les échardes ^^' Moi j'me rétame monumentalement sur le sol, c'est pas pareil XD... M'enfin c'est ce que j'ai compris ^^'


Rah... Qu'est-ce qui m'a pris de fermer les yeux ? Ca m'a servi à quoi, hein ? A me rétamer, ouais. Pas plus. Si. Bowser s'est pris les échardes. Mais quoi de plus ? Rien du tout. Niet. Franchement, je vous jure, je fais niais, gamin, débutant, novice, inintéressant, inexpérimenté, boulet, môme, et tout ce que voulais. Comme quoi je ne devrais peut-être pas avoir ma place dans ce combat usant. Moi, à commettre des fautes de débutant que même un Goomba ne ferait pas. Eux, au moins ont un instinct de survie. Et moi donc... Rien. Restons calmes. Ce combat est épuisant, certes, mais pas perdu pour le moment. Bowser n'a pas réussi à m'atteindre cette fois, mais si je ne fais pas attention, la prochaine tentative de sa part ne sera pas un échec. J'ai usé de chance. De trop de chance, en effet. Mais là, je ne sais pas si cette même chance ne va pas lâchement m'abandonner, me laissant aux prises des assauts de mon assaillant. Lâchement. C'est vite dit. Ca montre surtout le gros manque de talent dont je fais preuve. Je suis incapable de viser devant moi, ne connais même pas mes propres attaques, ne regarde même pas devant moi, bref, je fais d'énormes bourdes. Et puis quoi encore ? Autant que je me suicide sous ses yeux, ce serait la même chose. Non. Il faut réagir.

A l'heure qu'il est, mon adversaire est très certainement en train de se moquer de moi, de me prendre pour un idiot fini, bref, je ne dois pas être très haut dans son estime. Je sens déjà son rire glauque envers moi. Brr... Ca me fait froid dans le dos. M'enfin il ne fais pas mieux, des fois, entre le chewing-gum et maintenant le mannequin. En même temps, je ne fais pas mieux que lui. Et voilà maintenant qu'il met son pied pour m'écraser, moi qui bien sûr n'ai pas eu la obnne idée de me relever. Suis-je bête... Mais il faut profiter de cette occasion. Comme faire circuler une Attaque magique depuis le pied de Bowser... Oui, c'est ça ! Tout à fait ! C'est exactement ce que je dois faire ! Je commence à concentrer inlassablement mon flux d'énergie dans la paume de ma main droite. Mais Bowser se prépare à me griffer. Aïe. Que faire ? J'ai déjà mal avant de recevoir cette attaque. Mais il faut que je prenne sur moi. Je sais que ça va être dur, alors il faut tenter de résister. Tout est dans la tête, rien de plus... Je sens les griffes de Bowser me toucher, me griffer. Heureusement qu'il ne fait pas d'entailles trop profondes. Cela reviendrait à me tuer. Mais déjà, mon sang commence à couler. Du sang. Non. Il faut l'attaquer pour lui rendre la pareille. Je bouge mécaniquement mon bras droit, prenant sur moi pour ne pas montrer de signe de faiblesse, le visage crispé pour éviter de crier et de montrer ma faiblesse. Mon attaque contenue dans ma main droite va se heurter au pied de Bowser. Mais ne va-t-il pas esquiver au dernier moment ? Va-t-il anticiper mon attaque ? Je sais que peut-être je vais prendre des dégâts de ma propre attaque, mais je ne suis pas immunisé contre mes propres attaques. C'est bien ça le problème. Alors quelque soit l'attaque que je lance, ça ne servirait à rien. Mais bon. Advienne que pourra, quoi.